Il y avait ce climat délicieux et idéal des premiers jours de mai. Mes petites plantations de Pâques se déployaient sur ma terrasse. Le thé était doux et vert, et nos conversations charmantes. Nous étions trois. Il y avait Clément Chatain, mon grand ami, et je découvrais #IRL l’écrivaine dont le nom circulait régulièrement sur FB, qui m’interpellait…Je la suivais aussi sur Twitter ; la rencontre s’imposait.
La complicité qui unit ces deux-là est ineffable. J’ai eu envie de m’inscrire dans leurs sentiments, dans leur manière singulière de tisser une amitié forte et constructive.
Quelques rayons UV s’invitaient pour notre plus grand plaisir. J’étais sereine, nous avions la grâce…Quelques mois après, Laure, Clément et moi nous sommes associés dans ce nouveau mouvement du web 2.0 : le twinome
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Le 18 de ce mois, Laure signait ses ouvrages à Rambouillet. Le besoin de vous la présenter est grand. Cette semaine, j’ai reçu Laure, pour quelques instants. Je vous les offre de bon cœur.
MP- Bonjour, Laure. Alors, ça fait quoi d’ être "trois" ?
LM- Je me souviens d’un film qui résume assez bien ce que m’évoque notre schizophrénie à trois têtes. Le personnage du film (dont j’ai oublié le nom- mais peu importe, c’est l’image retenue qui compte- prenait un bâton puis le brisait en deux. Ensuite, il prenait plusieurs bâtons ensemble et s’avérait incapable de rompre ce qu’il tenait entre les mains. Seul, on est fragile et parfois bloqué dans des appréhensions qui nous empêchent d’avancer. A trois, on est plus fort, car plus enclin à aller le plus loin possible. J’ai confiance en notre cerbère tricéphale, car je le sens capable de nous faire avancer chacun à notre façon, pour nous faire obtenir des résultats que nous n’aurions jamais pu atteindre seuls.
MP- Lors de notre rencontre #IRL, au printemps dernier, j’ai très vite senti en toi une femme de talent, un écrivain déterminé, opiniâtre, au « sens de l’orientation » très développé. Une Laure qui sait où elle va, qui décide l’heure et l’endroit, et qui ne se trompe pas. Que penses-tu de mon analyse ?
LM- Elle est à moitié avérée ton analyse. Je me reconnais une certaine pugnacité, c’est vrai, dans le sens où quand j’enclenche un projet d’écriture, je le mène jusqu’au bout contre vents et marées. Maintenant, je ne sais pas vraiment où mon aventure littéraire me mènera. Dans mes moments de doute, je me dis parfois qu’il faut savoir se perdre pour mieux se trouver. Je ne sais pas si je parviendrai à mener à bien mon pari d’écriture. Ma seule certitude en revanche, c’est que chaque livre écrit me permet de combler un peu plus la distance me séparant de la femme que je voudrais devenir enfin. Dit autrement, l’écrivaine que je suis m’aide à me construire dans ce que j’ai de plus positif. Et je le pense vraiment. Je retrouve cela chez beaucoup d’auteurs que je rencontre : l’écriture les maintient dans un état de grâce qu’aucune blessure de la vie ne semble atteindre une fois qu’ils sont dans leur bulle.
MP- Je suis en pamoison devant ton style littéraire. Question un peu « bateau », je le concède : peux-tu nous parler d’auteur(e)s qui t’auraient éventuellement inspirée ?
LM- Les auteures qui m’inspirent sont principalement des femmes : Simone de Beauvoir, Virginia Woolf et Jane Austen. Outre leur féminisme, ce que j’aime chez ses trois auteures, c’est l’apparente simplicité de leur écriture derrière laquelle se profile un véritable amour des mots. Et ce qui me touche particulièrement aussi, c’est qu’à leur manière, elles ont su briser le parfum sépia de leurs époques révolues pour en restituer tout l’éclat. Elles incarnaient leur société à la perfection : des mondes qui nous sont irrémédiablement perdus mais qui survivent grâce à leur plume qui n’a pas pris une ride. Certains livres de Simone De Beauvoir, je pense notamment à La Cérémonie des Adieux, sont très proches d’un style journalistique. Maintenant, une chose que je ne retrouve pas chez elle mais chez ses deux comparses anglaises, c’est leur sens de l’ironie. Elles savaient brosser des portraits psychologiques avec une rare intelligence, car l’air de rien, elles dressaient sous une écriture élégante et raffinée, donc en apparence inoffensive, un véritable portrait au vitriol de leur époque.
MP- Nous n’en avons jamais parlé : si tu sors du cadre littéraire quelques heures, on te trouve où ? #geolocalisation
LM- Quand je ne suis pas coincée derrière mon ordinateur, je peux marcher durant des heures dans Paris avec pour coin de prédilection le 18eme arrondissement et certains de ses quartiers que j’affectionne particulièrement comme Montmartre. Côté réseaux sociaux, on me géolocalise plus souvent sur Twitter que sur Facebook que j’ai quelque peu déserté ces derniers temps, même si je m’y connecte encore pour prendre des nouvelles de personnes que je ne croise pas souvent.
MP- Nous sommes un twinome bien scellé. Je sais donc ton actualité. Entre autres, j’ai appris que tu avais bouclé un nouveau manuscrit. Quelles vont être tes techniques d’accroche auprès des éditeurs ? Est-ce secret hors #twinome ? Peut-on obtenir de toi une ou deux infos sur le thème de l’ouvrage ?
LM- Ma première technique d’accroche, c’est une bonne lettre d’accompagnement pour mon roman. Il faut que sa lettre de motivation soit impeccable pour capter l’attention d’un éditeur. Ma seconde technique a été de faire jouer mon réseau, aussi mince soit-il, et de remettre mon manuscrit à des personnes susceptibles de le porter pour moi auprès d’une maison d’édition, à la seule condition qu’ils l’aient aimé. Ma dernière technique, ce sera de brûler un cierge à Ste Rita:) Plus sérieusement, si les éditeurs n’accrochent pas, je pense envoyer le manuscrit à des agents, puis en dernier recours, je me tournerai vers l’autoédition, en me servant de mon expérience initiale. Pour ce qui est de mon deuxième livre, "L’agrément", il raconte la journée rocambolesque d’une inspectrice du travail qui va se retrouver confrontée à des salariés peu ordinaires tous atteints d’une pathologie particulière. Le temps d’une journée, ce sont ces personnes qu’elle pensait perdues qui vont la guérir de ses propres doutes et incertitudes. En guise de thématique, ce roman traite de la bipolarité et de la difficulté à dépasser ses peurs au quotidien pour être soi.
MP- Tu as une activité intense de « nègre ». Quels sont les sentiments qu’on éprouve quand on fait don de sa plume ?
LM- C’est une situation un peu ambivalente où tu dois retraduire les pensées d’un autre avec tes mots à toi. L’histoire ne m’appartient pas et pourtant je l’ai écrite à partir des propos ou des notes d’un autre. Je sais que je serais publiée à travers l’un de mes clients. Je trouve la situation assez ironique, étant donné qu’en tant qu’auteure à part entière, j’ai un mal infini à me faire publier. Maintenant, avant de jeter la pierre sur le milieu et la difficulté à y percer, je préfère me concentrer sur l’écriture en elle-même. Et si mon deuxième roman ne passe pas alors j’enchaînerai avec le troisième. Le fin mot de l’histoire dans tout cela reste la persévérance. C’est la clé pour aboutir à mon sens.
MP- J’aimerais tant, et nos lecteurs aussi, en savoir plus sur le phénomène « Pieuvre »…Tu nous en parles ?
LM- "La pieuvre" ne peut pas être qualifiée de phénomène, car elle ne touche qu’une cible encore relativement restreinte et confidentielle. Je la considère plus comme un double libératoire. La pieuvre se permet à l’écrit de dire des choses que je ne me permettrais pas au quotidien. Le jour où je serai véritablement devenue la pieuvre, alors cela voudra dire que la femme aura rejoint une liberté qu’elle n’aurait jamais pu atteindre sans l’écrivaine.
MP- Nous avons un ami commun, très cher, si précieux qu’on n’imaginerait pas la vie sans lui. Clément Chatain mériterait des médailles composées d’un or inestimable. Comment as-tu fais sa connaissance ?
LM- Je l’ai ajouté en ami sur Facebook après l’avoir entrevu au SIEL de Paris, une escroquerie dont la deuxième édition devrait normalement revoir le jour en novembre, au grand dam de tous les auteurs y participant qui se feront malheureusement berner (c’est ma séquence promo, on en profite !). Je n’ai pas osé l’aborder lors de cet évènement mais je savais qui il était, j’avais eu l’occasion de lire certaines de ses chroniques sur son profil. Le plus drôle, c’est que je ne lui ai jamais fait part de cela. C’est mon côté "tâtonnement". J’aime bien apprendre à connaître quelqu’un avant de faire réellement sa connaissance, voire de lui faire confiance, ce qui s’est avéré le concernant. Après je pense que Clément a une connexion avec les auteurs. Ce n’est pas anodin, s’il est arrivé à être en lien avec une Camille de Peretti. De façon générale, je le considère un peu comme un pivot autour duquel gravitent un certain nombre d’auteurs qui savent pouvoir compter sur lui. Par ailleurs, je pense qu’il est en train d’acquérir une expérience certaine sur le monde de la littérature. Il connaît les chausse-trappes du milieu mieux que personne et n’est jamais avare de conseils avisés. Je pense sincèrement qu’il peut faire son chemin dans le monde littéraire, mais c’est un électron libre qui n’en fait qu’à sa tête, donc laissons-le aller au gré de ses envies ! Tant qu’il nous accompagne comme il le fait jour après jour, c’est tout ce qui compte. Je suis fière de l’avoir en tant qu’ami. Il m’a énormément apporté jusqu’à présent.
MP- Je partage ton avis! Voyons le futur: as-tu déjà une idée du thème de ton prochain bébé ? Je sais, c’est un peu prématuré;)
LM- Eh bien mon prochain roman sera brodé autour du personnage d’une vieille prostituée. J’ai l’intention d’en rencontrer quelques-unes afin de connaître les codes, les gimmicks langagiers et les états d’âme d’une personne évoluant dans ce type de milieu. Mon quatrième roman, j’en dois l’idée par procuration à Marie Barrillon, une jeune auteure que je connais et dont je suis en train de lire le livre « La vie suspendue ». Alors que j’étais en train de discuter avec elle de nos idées d’écriture et que je lui martelais sans relâche que je n’avais pas l’ombre d’une idée au-delà de mon troisième roman, je me suis remémoré les quelques pistes que j’avais esquissées pour mon 4e bouquin et j’ai eu le déclic. Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est qu’il s’agira de la quête initiatique d’une fille qui, à la mort de son père, part à la rencontre des femmes qui l’ont aimé pour le retrouver. Evidemment, il y aura un retournement de situation final. J’ai retenu la leçon de « Ceanothes et potentilles » ;-)
MP- Allez, j’ajoute une nouvelle corde à ton arc : tu es peintre, désormais. Peux-tu nous dessiner, avec tes mots, cette journée de dédicaces au Salon de Rambouillet ?
LM- Elle était pleine de couleurs cette journée. Cela m’a fait un plaisir fou de revoir Marie Barrillon, Jean-Noël Lewandowski et Emmanuelle Grün.
MP- Merci, Laure, pour ce temps précieux que tu m’as consacré. Clément et moi te souhaitons un grand succès #twinome. Prends soin de nous. Prends soin de toi, "avant tout", comme dirait Clém ;)
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Amitiés littéraires à tous!
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