Il est des Inconnus très convoités, très talentueux, très attendus. Au tournant.
On les compte par trois. Ils nous ont fait mourir, mais de rire, uniquement, et c'était un sentiment si bon qu'on a passé quelques années avec une sorte de goût amer en bouche. La question se posait: aurions-nous plaisir, un jour, à saliver de la même manière à l'idée de cette fratrie dans l'ennui, en mal d'héritage, briguant les cent patates et la sérénité à vie? Avec ce premier opus, on avait signé pour un bail, on avait presque porté la profession notariale aux nues tant elle semblait familière. On avait adopté le catogan, Braque, Vasarely et consort de concert. On s'était tous renseignés sur la définition d'un codicille, on avait fait le tri dans nos "supports discographiques", comme c'était le terme employé pour ce 45 tours, maigre cadeau, au final, de nos amis convoqués qui croyaient être certains de toucher une fortune. Nous, c'est "du doigt" qu'on l'aurait bien touchée, cette relique, cet objet culte, dont les trois personnages ne faisaient pas cas, dans le film...C'était en 1995 et on était 1, 6 millions devant l'écran, à regretter de n'avoir pas adopté la profession d'acteur, cette année-là...
"Les 3 frères" nous avaient tant marqués qu'on était en attente. Les Inconnus étaient nés depuis un bon moment. Clips et tubes confirmaient un don singulier pour la question de l'humour. On mettait un point d'honneur à savoir le parcours de Pascal Légitimus, à avoir suivi de près le trajet de Didier Bourdon et on était, bien sûr, de ceux qui applaudissaient la façon dont Bernard Campan portait avec brio les habits de fille. On était heureux, émus, on se plaisait à citer Les Inconnus lors des dîners en ville qui faisaient de nous des personnes renseignées, qui savaient user du meilleur effet. Parler des Inconnus c'était un gage; on savait qu'on allait s'attirer des amis, et des meilleurs, parce que suivre leurs épisodes était une assurance de bien-être, une garantie. Tu parles des Inconnus, t'es un frère, toi!!
Et puis, le temps s'est écoulé, épuisant celui qui leur semblait imparti. Oui mais non. C'était mal les connaître: un Inconnu lié à deux frères comme on le serait "de sang" ne laisse pas sur sa faim un pays qui a soif de ses répliques, de ses tons, de ses mimiques. On a souvent évoqué la façon dont les comiques savaient fédérer une grande partie de la population. Les Inconnus en sont un parangon. De mémoire, il faut remonter le temps pour faire ce genre de constat: "Salut, tu, vas, bien?" a encore cours...Il s'agirait, à présent, d'entendre leur réponse.
Et leur forme est bonne, je vous assure, comme j'en ai eu écho. Ils vont bien, très bien. Et comment! 18 ans après, on aurait dit que c'était hier! Alors on s'engage à anticiper, pour ne pas être en retard au rendez-vous prochain. Dans la première version, on avait tous été bouleversés par le tour que leur destin avait pris, à cause d'un contretemps dû aux aléats des transports en commun! On décide d'être dans les temps, pour le coup, et à la meilleure place, pour ne rater aucune miette de leurs nouvelles aventures. On est bien décidés à les aider si il s'agit d'être ponctuel. L'addition avait été salée...À vrai dire, on ne sait pas encore à quelle sauce on va les déguster. On s'en fait tout un plat, et comment, parce que le retour des Inconnus, c'est déterminant! Gageons que certains d'entre nous vont se "retrouver", le 12 février 2014...
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Tous les films sortent un mercredi...Ce mercredi 12 février, n'oubliez pas: il vous sera difficile de manœuvrer, d'emprunter des voies, de suivre votre emploi du temps sans déconvenue. Pourquoi?
Parce que "Les 3 frères" ont une revanche à prendre sur leurs déboires passés pour de faux.
Pour de vrai, dans les meilleurs salles, ce sera cette année et pour un "bon" moment...
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