S’il était question de faire un choix entre le métier de prostituée et celui d’ouvrière à la chaine, on trouverait probablement des avantages à l’un comme à l’autre. On aurait aussi vite fait de lister les inconvénients, les risques et le danger de proposer ses charmes sur le trottoir. On mettrait dans la balance la pénibilité, le maigre salaire et l’aspect répétitif du travail à l’usine. De vous à moi, les filles, on serait certainement nombreuses à avoir du mal à trancher.
Cinq femmes parisiennes ne vivent pas ce dilemme. Pas le temps. Elles vendent du rêve, des crèmes et des bâtons de rouges à lèvres. Elles servent des clientes huppées, respirent à l’année des senteurs fleuries, comptent un nombre incroyable de collègues dans un grand magasin de prestige. Parfois, elles se crêpent le chignon, se disputent une lime à ongles et le ton monte. Puis elles s’embrassent, accueillent le chaland avec un grand sourire. L’orage est passé, l’équipe est soudée et le cadre est luxueux. Quoi de mieux ?
Interrogez-les une à une, sur leur vie, quand elles rient, quand elles pleurent, quand la clientèle et la direction leur font horreur. Que se passe-t-il réellement de l’autre côté du comptoir ? Et si on leur offrait le choix : prostituée ou ouvrière, on en parle ?
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